DOI: 10.1075/rro.22008.mau ISSN:

« Une fois piquée au jeu… »

Anne Beate Maurseth
  • Literature and Literary Theory
  • Linguistics and Language
  • Language and Linguistics

Abstract

Le jeu libertin auquel s’adonnent les protagonistes des Liaisons dangereuses se fonde sur un pari, qui est un jeu de hasard. Toute l’action du roman tourne autour de la question de savoir si le vicomte de Valmont arrive à séduire la pieuse Mme de Tourvel ou non. Par leur pari à ce sujet, Valmont aussi bien que la marquise de Merteuil se trouvent dans une situation contradictoire. En tant que libertins, leur projet commun est d’éradiquer tout hasard. En pariant, ils se livrent, au contraire, au hasard, dont ils confirment par là l’importance, voire l’incontournabilité. Le présent article vise à analyser le caractère contradictoire du projet libertin dans ce roman épistolaire célèbre, qui n’est pas seulement, comme on l’a dit, un chant de cygne de l’aristocratie à l’aube de la Révolution française, mais qui implique également une critique de l’enthousiasme pour la raison et le calcul à l’âge des Lumières.

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